Bagnères Solidaire milite depuis
des années pour une piétonisation partielle du centre ville. Nous avons donc
été intéressés par l'initiative de la mairie, sa "journée sans voiture".
Cependant,
durant les jours qui ont précédé, nous avons été surpris par le flou dans la communication
autour de l’événement. Les informations diffusées étaient peu visibles et
parfois contradictoires. Ainsi par exemple, sur le flyer de la mairie, la gare
était considérée comme "parking relais" alors que dans la presse, il
était spécifié que le stationnement y serait interdit. En se rendant sur place,
l'info fixée aux barrières indiquait
"interdiction de stationner du vendredi 14 h au samedi 18 h." De quoi
laisser dubitatif, d'autant qu'on pouvait se demander qui était censé utiliser
la navette et les vélos mis à disposition, puisque personne ne pourrait se
garer là.
Le flou était
quasi le même pour l'utilisation du parking du stade, qui a finalement été
autorisée. Mais emprunter un vélo à cet endroit juste pour remonter la rue de
Lorry ne semblait pas une idée bien attractive, d'autant que ce mode de
déplacement n'est pas idéal au moment du marché (où garer le vélo ? comment
transporter ses achats ?) Autre exemple : on ne pouvait obtenir de précisions
sur la fréquence de passage de la navette. Cela risquait de rendre son
utilisation bien aléatoire.
Alors, comme
on pouvait s'y attendre, la journée a tourné au fiasco, malgré un météo
favorable. Les Coustous, sur lesquels, paradoxe étonnant, était organisée une
exposition de voitures neuves, n'étaient pas dégagés, les cafetiers n'avaient
pas agrandi les terrasses. La
Place des Thermes était vide et sinistre, personne ne se déplaçait à vélo,
les navettes circulaient quasiment à vide, le marché était désert et la
circulation délicate et parfois malaisée.
Si l'on avait voulu prouver que la
piétonisation était une mauvaise idée compliquant la vie des usagers et tuant
le commerce, on ne s'y serait pas pris autrement.
Nous sommes
favorables à des expériences de piétonisation qui pourraient aider à la
revitalisation du centre, mais, selon nous, elles devraient être progressives
dans le temps (par demi-journées d'abord), dans l'espace (le centre historique
dans un premier temps) et organisées après à de nombreuses concertations avec
les commerçants et les usagers.
Par ailleurs,
donner envie aux gens d'utiliser leurs vélos implique des aménagements
incontournables de voies protégées. Une navette, quant à elle, n'est efficace que si elle passe à une
fréquence très régulière, au niveau de parkings bien identifiés.
On ne favorise
pas les déplacements doux avec des expériences mal pensées, bâclées et donc
finalement dissuasives. Si la ville de Bagnères est une ville éco-responsable
en devenir, il faut revoir l'organisation, la communication, la concertation et
pérenniser ce concept de centre ville piéton. Une à deux actions de ce type par
an ne permettront pas aux Bagnérais de prendre à leur compte ce type
d'événement.